La ministre déléguée chargée des Personnes âgées, Fadila Khattabi, a déclaré le vendredi 1er mars 2024 que les pensionnaires des maisons de retraite pourront accueillir des animaux de compagnie.
Chien, chat, oiseau : le gouvernement a exprimé son soutien, vendredi 1er mars, à l'idée d'accorder aux résidents d'Ehpad le droit d'être accompagnés de leur animal de compagnie, conformément à une disposition de la proposition de loi "bien vieillir" qui sera à nouveau discutée par les parlementaires à la mi-mars.
« Je suis favorable […] à ouvrir la possibilité dans la loi d’accueillir les animaux de compagnie en Ehpad », a indiqué sur X (ex-Twitter) la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin. Elle a invité les parlementaires « à se saisir de cet enjeu de société en vue d’humaniser davantage nos Ehpad » lors de leurs prochains débats sur la proposition de loi.
Les Maisons de Retraite Privées Concernées
Le gouvernement vise à mettre fin à la séparation entre les personnes âgées et leurs animaux de compagnie. Selon la ministre, quitter son domicile et se séparer de son animal est souvent déchirant pour les personnes âgées.
Le député LR Philippe Juvin a également soutenu cette idée, en affirmant que les Ehpad devraient offrir une liberté similaire à celle du domicile. Cette mesure devrait être intégrée à la loi "Bien Vieillir". Fadila Khattabi a salué cette avancée, soulignant que ce nouveau droit s'appliquera également aux Ehpad privés.
Cependant, la ministre a souligné la nécessité de réalisme en précisant que les animaux exotiques comme les boas ne pourront pas être acceptés dans les Ehpad. Jusqu'à présent, les Ehpad avaient le choix d'accepter ou de refuser les animaux de compagnie. En France, il existe 7 500 Ehpad, qu'ils soient publics, privés ou associatifs.
Définir un cadre
Lors de leur admission en Ehpad, les résidents ont en moyenne 85 ans, ce qui soulève des questions d'organisation concernant leurs animaux de compagnie. Qui prendra soin des animaux si leur propriétaire perd en autonomie ou est hospitalisé ? Selon Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d'amis, des solutions existent, telles que la famille ou des bénévoles qui peuvent apporter leur aide. Il est essentiel d'établir un plan pour éviter des séparations douloureuses, aussi bien pour le propriétaire que pour l'animal, parfois abandonné en refuge.
D'autre part, l'association Terpta propose une nouvelle approche pour répondre à la perte d'autonomie des propriétaires d'animaux en Ehpad : la création d'un espace dédié dans l'établissement, capable d'accueillir jusqu'à 18 animaux, avec une équipe composée d'un salarié et d'un bénévole pour s'en occuper quotidiennement. Cette initiative vise à être une solution de secours pour les propriétaires d'animaux et les Ehpad, comme l'explique Fabienne Houlbert, fondatrice de l'association.
La proposition de loi pour le « bien vieillir » vise à aider les personnes en perte d’autonomie et à lutter contre l’isolement des personnes âgées. Pour ce faire, plusieurs mesures sont envisagées, notamment pour les résidents en Ehpad. Le texte envisage par exemple d’obliger ces établissements à consacrer une partie de leurs financements à l’amélioration du bien-être des personnes âgées.
Participe également à l'amélioration des conditions de vie des résidents en soutenant l'adoption d'un amendement à cette proposition de loi.
Déposé le 6 avril 2023, celui-ci vise à ce que le résident se sente chez lui tout en étant en établissement.
Pour ce faire, il offre la possibilité à une personne âgée résidant en Ehpad d'y accueillir son animal de compagnie.
L'amendement souligne également que les établissements devront prendre les mesures nécessaires afin de permettre cet accueil.
Jusqu'à présent, un animal pouvait être accepté en Ehpad à condition que la personne âgée puisse s'en occuper. Par ailleurs, il fallait faire face au refus de certains établissements de les accueillir.
Avec cet amendement, les propriétaires de Médor et Minou auront des arguments à faire valoir pour s'opposer à ces décisions. Même s'il faudra attendre que les modalités soient définies par décret pris en Conseil d'État.
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