Placer un parent dans un EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) est une décision difficile, emplie de complexité et d'émotions contradictoires. C'est un acte d'amour et de responsabilité, mais qui est souvent entaché de culpabilité et de doutes.
La difficulté de prendre la décision
La culpabilité est une émotion complexe qui, bien qu'elle soit difficile à vivre, est souvent un signe de notre conscience morale en action. Elle peut surgir lorsque nous prenons la décision de placer un parent en EHPAD. Cette décision, bien que nécessaire, peut être perçue comme un abandon de nos responsabilités filiales, ce qui alimente notre sentiment de culpabilité.
Il est également envisageable de proposer à votre parent un séjour temporaire, ce qui lui permettra de s'adapter progressivement et vous offrira un moment de répit.
L'importance de l'équilibre
Il est primordial de trouver un équilibre entre le soutien à nos parents et notre propre bien-être. Prendre soin de nos parents est une tâche noble mais qui ne peut se faire au détriment de notre propre santé, tant physique que mentale.
Une des clés pour maintenir cet équilibre est la communication. En parler ouvertement avec nos proches et professionnels de la santé mentale peut nous aider à comprendre et apaiser notre sentiment de culpabilité.
La nécessité de prendre soin de soi
Placer un parent en EHPAD peut être une source de stress, et c'est pourquoi prendre soin de soi est essentiel. Prendre du temps pour nous reposer, pratiquer des activités que nous aimons, maintenir des relations sociales et manger sainement sont autant de pratiques qui peuvent nous aider à rester équilibrés.
N'oublions pas que notre bien-être est tout aussi important que celui de nos parents.
En prenant soin de nous-mêmes, nous serons en mesure de continuer à aider les autres.
Rappelez-vous, il est impossible de verser de l'eau d'un vase vide. Prenez donc le temps de vous ressourcer, pour vous-même et pour ceux que vous aimez.
Cet article tiré du journal La Provence illustre parfaitement à quel point la situation peut être difficile.
C’est très douloureux" : le dilemme insoutenable des familles face au placement de leurs parents en Ehpad.
Publié le 06/02/24
"On a maintenu notre mère à son domicile presque jusqu’à la fin de sa vie. C’était impossible pour moi de prendre la décision de la mettre en Ehpad mais avec le recul, j’aurais dû le faire plus tôt", dévoile avec une forte émotion Mounah*, âgé de 54 ans. La maman de ce spécialiste en communication a été touchée par une maladie neurodégénérative pendant les quatre dernières années de sa vie, à 82 ans. Une situation très dure à vivre mais aussi à gérer pour Mounah, qui vivait à seulement 40 minutes de chez elle. "Ma mère a toujours été une femme libre et autonome. Je ne voulais pas la placer dans un établissement, j'aurais eu l'impression de la perdre, j’étais pétri de culpabilité et d’affect. Mon frère ne m'a pas aidé, j'étais très seul pour gérer la situation", se remémore-t-il.
Face à ce choix cornélien, Mounah choisit alors de tout mettre en place pour lui permettre de rester à domicile. Mais ce choix se fera au péril de la santé physique mais aussi mentale de ce cinquantenaire. "Déjà, il a fallu que je trouve à quelles aides nous avions le droit. Rien n’est fait pour simplifier et faciliter les démarches. On souffre de la situation humaine mais aussi des difficultés administratives. C'est la double peine", pointe-t-il, excédé. Mais malgré l’obtention d’une allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour financier une aide à domicile, cela ne suffira pas. Mounah va donc se rendre plusieurs fois par semaine chez sa mère et y passer parfois même la nuit pour éviter qu’elle tombe et ne se fasse mal. "À la fin, je ne dormais plus chez moi. Parfois les week-end, je faisais venir quelqu’un pour m’octroyer une soirée. J’ai perdu 10 kilos."
Face à cette charge physique et mentale quotidienne, Mounah ne réussit plus à être aussi performant à son travail et finit par être licencié par son employeur. "Quand l’auxiliaire de vie vous appelle en pleine journée parce qu’il y a un problème avec votre maman, vous y allez. Vous ne réfléchissez pas. Mais les employeurs sont compréhensifs jusqu’à un certain point. Vous faites comme vous pouvez mais vous n’êtes pas au maximum de la productivité."
Pour l'Ehpad , il faut prendre une décision : "C'est elle ou c'est vous"
Face à une telle situation, c’est la médecin généraliste de sa maman qui va finir par tirer la sonnette d’alarme et prendre la décision de placer l’octogénaire en maison de retraite. "Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit, c’est elle ou c’est vous. J’étais dans un tel état d’épuisement que je pleurais tout le temps et que je ne mangeais plus. La médecin l’a faite hospitaliser le temps que l’on trouve une maison de retraite pour l’accueillir", explique ce communicant. Mounah visite alors de nombreux établissements mais n’arrive toujours pas à se résoudre à y placer sa mère. Ce sont les médecins de l’hôpital qui finissent alors par lui forcer la main et l'incitent fortement à se décider. "Je n’ai pas réussi à lui rendre visite très souvent et je porte cette culpabilité. Je n’arrivais pas à la voir dans cet environnement, j’ai fait comme si ça n’existait pas." Sa maman finira par s’éteindre six mois plus tard. "Au moment où elle est décédée, j’ai eu beaucoup de chagrin mais ça m’a soulagé. C’était un poids immense, j’ai à nouveau pu partir en vacances et repenser un peu à moi. Maintenant que j’ai du recul, je sais que j’aurais dû faire autrement et la placer plus tôt dans un établissement", reconnaît ce cinquantenaire, qui travaille depuis dans une nouvelle entreprise.
Cette culpabilité si forte à placer ses parents dans un Ehpad est partagée par de nombreux enfants, avec une intensité plus ou moins élevée. "La famille a l’impression d’abandonner la personne, de la blesser. Et derrière ce sentiment, certains enfants ont l’impression d’être redevables envers leurs parents de leur avoir tant donné étant enfant", explique Laurence Fitzpatrick, psychologue à Venelles et membre de l’antenne de France Alzheimer à Aix-en-Provence pendant trois ans. Un véritable dilemme s’ouvre alors entre le maintien à domicile de la personne, au risque de s’épuiser pour s’en occuper, et le placement dans une maison de retraite. "L’aidant principal doit se recentrer sur lui-même et se demander quelle est sa limite. L’entourage ne doit surtout pas minimiser le sacrifice que cela peut représenter pour l'aidant, surtout lorsque peu de professionnels sont sollicités notamment par souci financier", pointe la psychologue.
La passe'relle est disponible pour vous aider à trouver un endroit adapté pour votre parent. N'hésitez pas à solliciter de l'aide.
Nous pouvons accompagner votre parent afin de vous aider à trouver les ressources nécessaires pour vous accorder des instants de repos et atteindre la sérénité.
Merci d,avoir fait ce billet. C'est terrible pour les enfants de faire ça mais avec des pro et ce que vous proposez je trouve que c'est tres rassurant
Votre service m'aurait été d'une grande aide il y a quelques années lorsque j'ai dû accompagner ma tante en EHPAD. Cette démarche a été très difficile, et je suis heureux que vos services existent !